Imagine la vie que tu aurais si tu n’en avis rien à faire du jugement des autres…
Ça serait comment ?
Parce que, je ne sais pas toi, mais moi, ainsi que bon nombre de mes clients, nous nous sommes mis un tas de freins à nos envies et nos projets, voire à notre bien-être, également, pour éviter d’être jugés par les autres.
Je ne vais pas revenir sur le sujet de « se faire aimer par ses parents est essentiel pour l’enfant que nous étions, du coup, pour leur plaire, nous avons renoncé à être qui nous sommes pour nous conformer à ce que nous croyions qu’ils souhaitaient que nous soyons ».
Enfin, c’est la base.
Le truc, c’est que pour une raison ou une autre, même une fois adulte, nous nous préoccupons bien plus de ce que les autres pensent que de ce qui nous fait envie. Ah ! Parce qu’avec l’âge, nous avons déplacé ce besoin d’être reconnus et aimés de nos parents à avoir besoin de l’être par tous : amis, connaissances, famille, inconnus même. Tant qu’à faire autant nous compliquer la vie autant que possible ! Sinon, ça ne serait pas drôle.
A force de vouloir éviter le jugement, on ne fait plus rien.
Ce qui me fait doucement rigoler, c’est que celui qui ne fait rien pourrait bien être jugé parce qu’il ne fait rien. Enfin, cela doit être pour cela que la plupart d’entre nous font « comme les autres ». Ça permet de « faire partie », « d’appartenir ».
Moi je dis : « ça doit être drôlement confortable de n’en avoir rien à foutre ». Des autres, de ce qu’ils pensent, de me planter, d’être en échec, de me tromper.
Mais aussi, de tenter, d’essayer, de ne pas aller jusqu’au bout ou bien justement, d’aller au bout, de réussir, d’être visible, d’être admirée, tiens ! Pourquoi pas ?
Comme j’aimerais bien parvenir à prendre la vie comme un grand jeu, un terrain d’expérimentation. Mais, Virginie ! La vie, c’est sérieux, voyons ! Et bien moi, je dis, soyons sérieusement joueurs, expérimentateurs, explorateurs de toutes les possibilités qui sont à notre portée !
Ça serait drôlement confortable de pouvoir me lancer dans un nouveau projet sans me préoccuper du résultat ni de ce que vont en penser Pierre, Paul ou Jacques. Enfin, en réalité, je suis du genre à ne pas me préoccuper de l’avis de Pierre, Paul ou Jacques. Ce qui me préoccupe, c’est ce que vont en penser les membres de ma famille, ou mes amis proches. Ou moi-même parce que j’avoue qu’on est deux dans ma tête : il y a moi, et moi qui a un idéal. Et cette dernière, là, elle n’est jamais contente du résultat. C’est la reine du « peux faire mieux, hein ! ». Alors que si on demande à ma famille, mes amis, ce qu’ils pensent du fait que je puisse m’épanouir dans des projets qui me font vibrer, ils diront tous qu’ils me soutiennent à fond dans ce que j’entreprends et que je devrais foncer.
Ça tourne en rond hein ? Donc je m’empêche de faire des trucs, car j’ai peur de ce que vont en penser mes proches, alors qu’eux ne souhaitant que mon bonheur, me disent de foncer. Et malgré tout, je continue à me saboter, m’empêcher et me freiner.
En fait, le véritable obstacle, c’est moi, mes pensées, mes peurs, mes choix. Et toutes les excuses que j’aligne à propos du jugement des autres, ce ne sont que de vilains prétextes. Des prétextes de procrastinatrice qui se raconte des histoires et se trouve des excuses.
Le paradoxe, c’est que je suis frustrée de ne pas me construire la vie qui m’épanouirait mais que je suis mon seul et unique propre obstacle à la chose.
C’est pour cela qu’il me semble que ça doit être drôlement confortable de n’en avoir rien à foutre. Pas seulement de ce que les autres pensent, en fait. Mais aussi de ce que moi je pense.
Ce qui serait vraiment agréable, c’est d’être connectée à l’excitation, au sentiment d’impatience de l’enfant qui sait qu’il va bien s’amuser et qui se réjouit d’avance de ce qui va se passer. De pouvoir être pleinement dans la créativité.
Être déconnecté du résultat pour se concentrer sur être à ce qu’on est ou à ce qu’on fait.
As-tu déjà observé le bébé qui découvre le monde qui l’entoure ? Absorbé par l’observation des choses, il peut rester de longues minutes à regarder une miette de pain collée sur le bout de son doigt. Si ! Si ! Moi, j’ai toujours trouvé ça fabuleux, cette présence totale à ce qu’il regarde, fait, ou à ce à quoi il joue.
S’il était l’adulte qu’on est, il se dirait « M’enfin, que je suis con de regarder ça si longtemps. Nan mais en vrai, c’est juste une miette, hein. Pas de quoi en faire un plat. Mais que vont penser les gens en me voyant faire ? Ouh ! Et que vont-ils penser du fait que j’ai une miette collée sur mon doigt ! Ils vont se dire que j’ai les mains moites. Ou sales. Vite, il FAUT que je me les lave ! Et cette miette, elle n’aurait pas dû se trouver là, non plus. Aie Aie Aie, la maison est sale, je le savais que j’aurais dû faire le ménage samedi. On va tous attraper des maladies. Il doit y avoir des bactéries dans tous les coins. Et puis aussi, y’en a marre d’être la seule à me taper toutes les corvées dans cette maison. Personne ne m’aide. D’ailleurs, personne ne m’aime non plus. C’est sur. Regarde, ça fait des heures que je regarde ma miette sur mon doigt et personne ne se demande si je vais bien ou pas… Ils ont oublié que je suis là, ils vont me laisser là. Je vais bientôt mourir… En fait, c’est dangereux, de regarder les miettes. Je suis silencieuse et du coup mes parents m’oublient et donc je suis en danger… ». Bla – Bla – Bla.
Tu as vu ? ça, c’est comment toi, moi, et tous les autres, on passe de l’émerveillement et de la paix intérieure à regarder une miette sur le bout de notre doigt à une espèce de torture interne rien qu’en pensées, en comparaisons, en auto-jugements, en présuppositions… enfin, toutes sortes de choses qui empêchent littéralement de vivre quelque chose de chouette si seulement on se laissait être.
Se détacher du résultat. Pour s’autoriser à expérimenter.
Combien d’entre nous se sont empêchés de faire quelque chose juste parce qu’il y a un risque de ne pas y arriver ? Est -ce juste le résultat qui est intéressant, ou est-ce que tout ce qu’on apprend sur le chemin peut aussi être digne d’intérêt. Et si, justement, ce sont tous ces apprentissages sur le chemin, qui comptent vraiment ?
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