Une amie m'envoie un message dans lequel elle me dit : "Bonsoir, je peux te proposer un thème qui me travaille ? ... "
"Comment savoir s’il faut persister ou abandonner ? "
C’est vrai. Tu as amorcé le changement depuis un moment. En soi, c’est déjà tellement d’avoir franchi ce pas, d’avoir identifié ce vers quoi tu souhaites aller. Tu as changé plein de trucs dans ta vie, tu es sorti.e de ta zone de confort. Et pas qu’un peu. Un max, même.
Que tu sois en chemin vers un peu plus de toi-même, vers une évolution professionnelle, un projet qui te tient à cœur, une nouvelle relation que tu oses tenter, tu avances, tu le sais, et en même temps, tu trouves que ça tourne en rond, que ça ne va pas assez vite, que malgré les efforts, ça ne passe pas, tu essuies échec sur échec.
Est-ce que vouloir doit prévaloir sur le pouvoir ? Faut il persister ou abandonner ?
Ça, c’est un questionnement que les entrepreneurs connaissent tous à un moment ou à un autre, par exemple.
Le nombre de personnes qui ont eu une idée, un rêve, devenu projet. Qui frappent à des dizaines voire des centaines de portes qui ne s’ouvrent pas ou qui se referment – parfois même en claquant – et qui un jour, se demandent s’ils doivent arrêter d’y croire… Beyoncé raconte que sa maman a toujours adoré le stylisme, a dessiné et proposé ses modèles encore et encore, a essuyé autant de refus, pour finalement dessiner les costumes de scène de sa fille, avec succès…
Je pense que c’est même une constante. Tout entrepreneur passe par là.
Pardon de revenir au Bébé, encore une fois, mais lui, heureusement, ne se pose pas toutes ces questions … Lui, il suit son Elan de Vie.
Thomas d’Ansembourg, dans sa conférence, représente très bien ce qui arrive à la plupart d’entre nous.
Enfant, bébé, nous suivons notre Elan. Le bébé, curieux de découvrir, suit son envie et explore. Puis intervient l’éducation. Les « il faut » (ie. Être gentil, être sage, être obéissant, être prudent), les « tu dois » (de nouveau, être gentil, être sage, être obéissant, être prudent mais aussi, être poli, parler comme il faut, faire ce qu’on te dit, écouter les adultes, eux il savent… etc. etc. )
Et au fil des ans, l’écart entre tout ce à quoi tu aspires, tout ce vers quoi tu aimerais tendre, et ce vers quoi tu te diriges à coups de « il faut » et « tu dois » (devenu « je dois » d’ailleurs), cet écart, se creuse encore et encore.
Et puis un jour, tu t’arrêtes. Avant, c’était à la crise de la quarantaine, aujourd’hui, ça intervient plus tôt, mais voilà. Un jour tu t’arrêtes, tu constates cet écart. Ou plutôt, tu le sens. Tu te dis que tu n’es pas satisfait.e de ta vie, que tu cours partout, que tu n’as plus de temps pour toi, que tu étouffes, peut-être. Tu as mal par-ci ou par-là (maux de dos, vertèbres coincées, disques déplacés, reflux ou même ulcère à l’estomac, asthme, angines ou sinusites à répétition, intestins en vrac et j’en passe). Tu sens que tu n’es pas sur ton chemin. Que tu es à côté.
« A côté » : voilà bien une expression récurrente utilisée par mes clients : « J’ai le sentiment d’être à côté de ma vie » ou « de passer à côté de ma vie ».
Tu t’arrêtes, tu constates. Et soit tu flippes et tu te remets la tête dans le guidon, en te mettant en mode « faire faire faire faire » (beaucoup beaucoup beaucoup), histoire de ne pas penser à ce que tu viens de constater. Soit tu te donnes les moyens de « faire » mais « faire une pause », cette fois-ci, tu te poses donc, tu prends du recul et tu cherches à comprendre.
Comprendre ce qui te manque. Quand ça a « dérapé ». Quand tu t’es perdu.e en chemin. Quand tu as perdu ton « soi-même ».
Parfois super tôt. Dès l’enfance, pour être bien conforme aux attentes de papa – maman. Parfois un peu plus tard, à l’adolescence ou bien au choix des études. Ou bien encore, au gré de la progression de ta carrière ou au fil de ta vie de couple.
Et quand tu prends conscience de tout ça, c’est super inconfortable. Et il faut du courage pour dénouer les fils de ta vie, retracer ce que tu as perdu, quand et pourquoi. Et ensuite, dessiner les contours de ton nouveau présent et futur, tels que tu les souhaites, à partir de maintenant. Tu te retrouves à déployer des trésors d’efforts et d’énergie, à coups de grandes sorties de ta zone de confort, pour retrouver ton chemin de vie, puis, une fois identifié, pour le suivre.
Sauf que sur ce chemin, et bien, il y a des obstacles : des rochers, des ronces, des pièges, parfois même des pièges que tu te mets toi-même, histoire de te tester ou bien pour te faire renoncer, des ombres que tu prends pour de véritables monstres par exemple. Tu sais, comme Blanche-Neige dans la forêt noire…
Sauf que tu n’as pas non plus prévu tout l’équipement peut-être aussi. Ou bien que tu ne l’as pas emporté car il aurait été trop lourd et trop volumineux et/ou que tu ne pouvais pas non plus prévoir tout ce que tu allais rencontrer sur ton chemin.
Et il est nécessaire d’ajuster au fur et à mesure. Et ce n’est pas parce que ce que tu rencontres sur ton chemin te donne l’impression que ce sont des échecs que c’en est, non plus. Ce sont des apprentissages qui pourront être utiles une fois l’objectif atteint. Et dans tous les cas, des apprentissages qui seront rapidement utiles dans la poursuite de ton chemin.
Peut-être que les obstacles, les échecs, tu les vis comme tels car tu as tellement bien imaginé ton chemin, que tu en as fait un parcours figé. Tu as tout prévu, anticipé, pour parcourir le chemin le plus linéaire, le plus « facile » à tes yeux, le plus direct.
Ouais. Sauf que :
Linéaire ne veut pas nécessairement dire facile.
Que souvent, sans s’en rendre compte, l’être humain a le chic pour se compliquer la vie – en reproduisant de vieux shémas par exemple, plutôt que de choisir la facilité. J’en veux pour exemple le dicton « no pain no gain »…
Que de devoir faire des détours, ça peut être riche en apprentissages, en rencontres, en leçons de vie.
Que le cerveau a tendance à confondre le terme facile avec le terme connu. Et le connu n’est pas le facile, la plupart du temps.
Qu’on ne peut pas espérer obtenir les mêmes résultats en suivant les mêmes méthodes (Albert Einstein) => donc tout ce qu’on a prévu, il faut s’attendre à ne pas le voir arriver dans la forme et dans les temps prévus, surtout si on vise le changement ….
Le changement, ce n’est pas seulement un résultat différent … c’est aussi un «comment » différent. Attend-toi à te planter. À trébucher. À devoir te relever dix fois, vingt fois, cent fois, mille fois.
Sois heureux.se d’identifier que le moment est venu d’ajuster, au lieu de te juger et de te dire « je suis nul.le, je suis con.ne, j’aurais dû prévoir, j’aurais dû voir, j’aurais dû… ».
Non, tu es un.e explorateur.trice de ta vie. Ta plus grande qualité n’est pas de tout prévoir, mais ta capacité à ajuster ce qui doit l’être pour garder le cap et la motivation.
Quand tu as pris la décision d’opérer un changement, il était déjà en route, en soi. Car c’est déjà un changement que de prendre la décision de changer. La vraie décision, j’entends. Celle qui se cristallise par une action juste derrière en direction de ce changement souhaité.
Sais-tu reconnaître le changement qui est en route ? Sais-tu reconnaître tout ce que tu as accompli jusque là ? Sais-tu te reconnaître ?
Ou bien mesures-tu en permanence l’écart qui te sépare de ton objectif ? Ou l’écart que tu crois qu’il y a, d’ailleurs.
Et ... Sauras-tu reconnaître l’atteinte de ton objectif ? Ou es-tu à ce point idéaliste ou perfectionniste que jamais, jamais, tu ne pourras te satisfaire et te dire que tu as enfin atteint cet objectif ?
Et si l’objectif c’était l’aventure du chemin, d’ailleurs ?
Persister ou renoncer ?
As-tu envie de tout arrêter et de reprendre ta vie là où elle était avant ton processus de changement ?
Faut-il que ce soit aussi binaire, d’ailleurs ? Persister ou abandonner VS Persister – ajuster – faire une pause et peut-être, peut-être, un jour abandonner.
Mais abandonner quoi, en définitive ? Car sur le chemin du changement, tu auras exploré plein de choses que tu n’aurais pas connues autrement et tu te rendras peut-être compte que ces choses que tu as gagnées rendent ton objectif idéal juste sans intérêt.
Que l’intérêt résidait dans l’apprentissage et/ou que l’arrivée ne se situait pas là où tu croyais qu’elle serait, mais ailleurs, et tant mieux merci les détours et les obstacles 😉
Celle (celui) que tu ne dois pas abandonner, c’est toi, ton authentique toi, ton soi-même.
Toi aussi tu as une question à me soumettre ? N'hésite pas à m'en faire par à l'adresse info@kumquat.lu
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